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«Je ne supporte plus les bruits secs, une porte qui claque, ni même le cliquetis d’un stylo. Tout mon être sursaute. Mon cœur s’affole. Je transpire. Mon corps, mon âme, ma famille ont été tant malmenés et harcelés que notre paradis est devenu un enfer. Notre vie a été bouleversée, notre santé est depuis longtemps abîmée. Notre maison, notre refuge, est devenu un piège de torture duquel on ne peut s’extraire.»

Vivre aux abords de stands de tir fréquentés par l’armée et la police notamment est un supplice. Explosions, tirs en rafale, coups de feu agressifs et violents, du lundi au samedi et parfois jusqu’à 22h, sont le quotidien de milliers de gens en Suisse. Personne ne veut croire à pareille folie.

Les autorités refusent en effet de reconnaître que c’est un problème de santé publique, bien que des études démontrent depuis longtemps les graves impacts de telles nuisances sonores sur la santé. Malgré l’épuisement et la douleur exprimés par les citoyens face à l’augmentation drastique de la fréquentation des places de tir dans notre région ces dernières années, nos instances gouvernementales restent sourdes aux demandes d’aide. Leur déni est d’une violence inouïe.

Ce récit raconte le quotidien d’une famille aux prises avec cette grave problématique. Il narre leurs souffrances immenses, et aussi leur profond sentiment d’impuissance face à une situation de plus en plus invivable. Il permettra au lecteur d’imaginer l’inimaginable: une ambiance de guerre dans un pays neutre.

Dominique Zmoos est co-fondatrice de l’Association pour des stands de tir responsables STR (www.collectifstr.ch), qui défend le droit à la dignité et au respect des personnes impactées par les nuisances sonores extrêmes générées par les places d’armes. Mère de famille éprise de justice et femme engagée pour un monde meilleur, elle offre ici un témoignage vibrant de force de vie.