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Un matin moyennement beau de 1990, la Suisse se réveilla en constatant qu’elle disposait depuis plusieurs années d’une organisation armée secrète - nom de code P-26 - vraisemblablement destinée à poursuivre le combat en cas d’invasion du pays et de neutralisation de l’autre armée, l’officielle. Vu la nature fondamentalement clandestine de cette organisation, elle avait largement échappé à la surveillance des autorités et d’autant plus à la connaissance des citoyens, si bien que la révélation de son existence suscita une certaine émotion. Alors que l’Europe communiste craquait dans tous les sens, la Suisse vivait une révolution à sa mesure, en découvrant ce bras armé évoquant à choix l’OAS ou la CIA.   

Le travail d’enquête des parlementaires, historiens et journalistes permit de mieux comprendre le fonctionnement de ce corps. Mais la magie du caviardage, les classifications secrètes et le mutisme des anciens agents ne laissèrent filtrer que peu d’information sur le quotidien de la P-26, offrant un champ libre aux plus folles spéculations. Ce flou historique a servi de terreau à l’élaboration des aventures d’un jeune Vaudois, vingtenaire au début des années huitante, qui intégra les rangs de l’armée secrète, sans trop comprendre ni pourquoi ni comment, et se retrouva mêlé de près ou de loin aux événements majeurs du mitan de cette décennie, côtoyant François Mitterrand, un futur président russe, des conseillers fédéraux, les savants Piccard père et fils et bien d’autres.